vendredi 13 février 2009

43. Alibis n° 25

Le monde change ! de Norbert Spehner. Une galipette spehnérienne typique. Ce n'est son meilleur opus, mais c'est lisible et léger comme de la crème fouettée sans gras. 4 / 10

Le double de Geneviève Blouin. L'écriture n'est pas complètement maîtrisé il y a de l'eau dans l'huile , mais le récit l'est. Et ça se termine sur une excellente chute. Prometteur. 6 / 10

La piqûre du scorpion de Sébastien Aubry. Une longue nouvelle dont la chute est amenée par un événement récent de l'astronomie qui ne surprendra pas le lecteur le moindrement informé. Mais c'est très bien fait au demeurant, l'auteur navigue allègrement dans la thématique qu'il a choisi. Le ton est léger et les personnages sont intéressants. Ce lecteur-ci a beaucoup aimé et il en redemande. 7 / 10

Retour de bâton de Peter Sellers. On vante beaucoup Sellers dans les pages d'Alibis. Jusqu'ici, je demeurais sur ma réserve. Ses textes étaient bons, mais pas géniaux. C'était, pour moi, un bon hacker (excusez mon latin) comme il s'en fait treize à la douzaine, rien de plus. Puis arrive cette excellente et extraordinaire nouvelle : sombre, riche de ramifications, et mettant en scène de vrais personnages en chair et en os. Et une chute inattendue et tragique. Désormais, je suis un fan. 10 / 10

En conclusion, le numéro offre deux articles :
Entrevue avec Patrick Sénécal par Steve Laflamme. Excellente conversation où Sénécal se révèle énormément. Par contre, c'est une entrevue à la Marc Cassivi, c'est-à-dire que les questions (reproduites texto) sont tellement longues que les réponses de Sénécal sont parfois plus courtes. Laflamme croit que son analyse et ses questions sont au moins aussi importantes que les réponses de l'interviewé. Ben non, Steve. Une question, ça se résume, on laisse la place à l'invité, please... (On se rappellera que dans ses entrevues, il arrive à Cassivi de résumer les réponses des personnalités qu'il interviewe avec des points de suspension entre parenthèses (...), mais jamais ses questions si cruciales !) Cassivi m'irrite au plus au point, il fait partie de cette nouvelle génération de pseudo-simili-quasi-journalistes qui se croient des vedettes par-delà de l'information. Masbourian en est un autre, mais talentueux celui-là. Mais là, je dérape. 9 / 10

Polars écolos de Pierre Monette. Un chouette article, bien documenté. Qui m'a semblé manquer d'ampleur pourtant. 7,5 / 10

Un très bon Alibis. 7 / 10

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je viens de lire le commentaire que vous faites au sujet de l'entrevue que j'ai menée avec Patrick Senécal dans le numéro d'hiver 2008 d'Alibis.

D'abord, merci de recenser ce texte.

Je suis par contre déçu que vous trouviez que je prends trop de place dans cette entrevue. Ce n'est apparemment pas ce que l'éditeur Jean Pettigrew et Senécal lui-même ont trouvé. Si les réponses de l'auteur sont courtes, c'est qu'il a lui-même choisi de les faire courtes - je les ai reproduites TELLES QUELLES. Si je me fie aux dires de Senécal, cette entrevue est celle qu'il a préférée depuis le début de sa carrière - et je le dis en toute modestie.

Je ne suis pas journaliste; j'enseigne la littérature et je me spécialise dans le fantastique et le polar. Il aurait été difficile d'interviewer Senécal sans aller au fond des choses, sans mettre en place certaines balises. Autrement, je crois que l'entrevue aurait ressemblé à celles qu'on voit à "Tout le monde en parle", c'est-à-dire qu'elle aurait été ponctuée de "dites-nous où vous trouvez vos idées".

Est-ce que je me mets en valeur dans cette entrevue ? Peut-être, mais c'était justement pour que l'auteur trouve les questions plus fouillées que celles qu'on lui pose habituellement. C'est sans doute pourquoi il m'a indiqué qu'il s'agit de l'entrevue qui lui a le plus demandé d'introspection.

Je respecte le fait que vous n'appréciiez pas mon style; de là par contre à railler en m'appelant par mon prénom (alors que nous ne nous connaissons pas), il me semble y avoir une marge.

Steve Laflamme