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mardi 14 décembre 2010

170. Lurelu, automne 2010

Ce qui frappe d'emblée quand on prend Lurelu dans ses mains, c'est son poids et sa qualité : beau papier glacé, cent dix pages grand format, très largement illustrée. C'est un peu le Décormag du livre jeunesse.

Le cœur de la revue, c'est la section M'as-tu vu, m'as-tu lu ?qui recense et critique près de 150 livres jeunesse québécois, avec illustrations couleur pour chacune des  couvertures. Soixante-cinq pages de critiques et de recensions. Un travail de bénédictin... (Selon un espion personnel, il s'est publié l'an dernier au Québec plus de 750 titres dans le livre jeunesse... Ouille. Si vous tenez à avoir si la qualité est au rendez-vous, lisez Lurelu.)

Ce sont des critiques comme je les aime : sans complaisance, qui disent parfois des choses dures sur certaines livres fichtrement médiocres, voire carrément mauvais. Il y a une bonne variété de commentateurs et quelques-uns n'ont pas la langue dans leur poche : depuis quand avez-vous entendu parler d'un « roman onaniste », vous ? Ça cogne ! Je ne voudrais pas donner l'impression qu'il s'agit d'un jeu de massacre : au contraire, les critiques sont bien argumentées, faites par des gens qui ont manifestement beaucoup lu et qui écrivent avec limpidité.

Cette section mammouthesque est entourée d'un article en profondeur sur ce que lisent les jeunes Québécoises (chick lit, fantasy, etc.), d'entrevues avec l'auteur Jocelyn Robert et l'illustratrice Marie-Claude Favreau; ainsi que de rubriques sur le conte, le théâtre, la poésie, les adaptations cinématographiques de roman jeunesse, etc., qui semblent plus ou moins récurrentes (je ne suis pas sûr, je suis un nouveau lecteur).

On notera la manière délicieuse et rigolotte de Robert Soulières qui se manifeste dans un article sur les salons du livre de Bologne et de Paris auxquels il a participé

En somme, une revue indispensable si la littérature jeunesse vous passionne parce que vous en écrivez ou voulez en écrire, parce que vous avez un fiston avide de lecture, ou pour les deux raisons, hé hé. Lurelu est un must. Ce lecteur-ci en a eu pour son argent, et il s'est abonné.

Parlant d'abonnement, on trouvera dans le numéro 62 du Libraire (gratuit dans les librairies, ou ici), un coupon spécial pour s'abonner à Lurelu. Pour le prix d'un abonnement d'un an (19,19 $), vous obtenez deux années d'abonnement en plus d'un livre jeunesse.

Cote : 8,5 / 10

Chaudement recommandé.

Lurelu
Volume 33, numéro 2
Automne 2010
6 $

lundi 13 décembre 2010

169. Les Dragouilles 1 : Les Origines - Maxim Cyr et Karine Gottot

Fais la connaissance de sept petites bêtes cornues et espiègles. Lève le voile sur l'origine des graffitis. Rigole en lisant des bandes dessinées absurdes. Découvre des noms de ville qui font rire. Épate tes amis en relevant un défi étonnant. Fais tout ça et bien d'autres choses encore en compagnie des dragouilles.

Curieux bouquin que celui-là. Ce n'est ni un roman, ni un recueil de plaisanteries, ni un album de bandes dessinées, ni un album de caricatures, ni de découvertes. C'est un peu tout ça en même temps, un genre de kaléidoscope littéraire assez réussi dans son désordre.

Qu'est-ce que c'est une dragouille ? En apparence, on dirait le résultat du croisement d'une patate avec un dragon; dans les faits, elles sont à mi-chemin entre les gargouilles et les chimères. Créatures de toit, donc, curieuses, gentiment malfaisantes, rigolotes...

Le livre va dans tous les sens, à un point tel que le sous-titre « Les origines » ne s'appliquent pas particulièrement à l'ouvrage. Si on cause de l'origine des dragouilles, c'est sur deux petites pages. Le reste consiste en une accumulation disparate de gags, de jeux de mots, de « strips », de faits cocasses, etc.. Le dessin est joli et vivement coloré, il accroche le regard. Les dragouilles sont amusantes, elles nous sont chacune présentées sommairement.

Le dessin a plu à Benjamin et certains des gags aussi. Mais Benjamin, à cinq ans, ne constitue pas le public cible de cette série (je dirais plutôt les plus de huit ans). En dépit de son aspect décousu, moi, j'ai trouvé ça cute.

Cote : 5 / 10
Cote Benjamin : 2 cœurs sur 3

Les Dragouilles 1 : Les Origines
Karine Gottot, textes
Maxim Cyr, illustrations
Michel Quintin, 2010
80 pages

dimanche 31 octobre 2010

164. L'incident - Pierre H. Charron

Simon et David sont amis depuis toujours, des frères de sang en quelque sorte. Ils habitent Mirabel et fréquentent le resto de Joe Salvator où, par un petit matin frisquet et neigeux, il se trame de drôles de choses et vers lequel converge une grappe de personnages qui sont loin d'avoir l'âme pure.. Et, pour la seconde fois de sa vie, Simon a une vision de choses maléfiques...

En dépit d'un faiblesse sur laquelle je vais revenir, il est bien ce court roman  qui a une petite ressemblance avec les films de la série Destination finale. Le montage est serré. Ici, pas de taponnage, l'auteur sait où il s'en va et il nous entraîne à sa suite. La construction est très habile avec une multitude de points de vue, un pour chaque acteur du drame, ce qui créé l'impression qu'on ne sait pas d'où va venir le prochain rebondissement. On a affaire à des personnages adultes et les dialogues ont du naturel. Des trois romans de cette collection que j'aie lu, c'est nettement le plus réussi et le plus satisfaisant.

Là où le bât blesse (un peu) ce sont dans les descriptions. Pierre Charron est un auteur qui aime les mots. Son plaisir a à écrire est manifeste tout du long, mais parfois il est un peu emporté par son enthousiasme sans partage pour la métaphore. Ce qui ne donne pas nécessairement un résultat heureux. On assiste alors à de curieux mélanges, qui sont heureusement rares : Reynald s'était formé une carapace et ces irritants coulaient avec allégresse sur sa peau de canard. Là, l'image est confuse, sinon contradictoire, et cette phrase en particulier aurait dû être interceptée à la correction.

Mais c'est bien peu de choses, parce que, d'un autre côté, l'auteur arrive aussi à de jolis bonheurs d'écriture comme lorsqu'il parle d'une « nuit d'enfer au paradis de l'herbe, de la chimie et des plaisirs de la chair ».

Recommandé. La collection s'adresse à de jeunes lecteurs de 14 ans et plus ou à des lecteurs novices.

Cote 7 / 10

L'incident
Pierre H. Charron
Z'ailées, 2010
96 pages
5 $

mardi 26 octobre 2010

162. Ti-Boutte - Janette Bertrand

Léon est un petit garçon, un très petit garçon. Dans sa famille, c’est lui qui est le plus petit. Une situation qu’il n’aime pas. Chaque soir il se couche en récitant un mantra : Je veux grandir, je veux grandir, je veux grandir… Et un jour, soudainement, il se met à grandir sans s’arrêter. Il devient grand, surpasse son papa, il ne peut plus entrer en classe tellement il a grandi. Mais grandir n’a pas que des avantages, ça porte son lot de difficultés, comme Léon va se rendre compte rapidement. Au point qu’il va souhaiter retrouver sa taille normale.

Voilà une histoire que l'auteure a inventé pour son jeune fils, Martin, qui voulait grandir le plus rapidement possible, se jugeant trop petit. C'est gentiment raconté, encore que le style soit curieusement inégal, étant tour à tour familier et plus soutenu. C'est une peccadille que le public cible (les 5 à 9 ans) ne relèvera pas, mais qui sautera aux yeux du lecteur le moindrement averti.

Je dois cependant admettre avoir éprouvé un malaise à lire cet album. Parce qu'il y a quelque chose de rétrograde – c'est ce que je pense, hein, je le précise – dans cette mise en garde contre le rêve, contre la volonté de se sortir de son lot de misère. Essentiellement, cette histoire dit que chacun doit apprécier ce qu'il a, quand il l'a, et ne pas souhaiter autre chose, en tout cas ne pas le souhaiter si fort qu'il risquerait de l'obtenir, car les conséquences de ce que l'on souhaite sont souvent bien terribles...

Je me goure sûrement, mais c'est la lecture que j'en fais. Par ailleurs, les illustrations de Caroline Merola sont tout simplement superbes.

Bémol : Comme sur une pancarte de vente de maison, on voit la tête de l'auteure dans le coin supérieur de l'album. Ah là là ! C'est très ordinaire si vous voulez mon avis. Avait-on vraiment besoin de ça ? Ce ne sont certainement pas les enfants qui vont réclamer de voir la tête d'une octogénaire lourdement botoxée – dont ils ignorent même l'existence – sur la couverture de leur livre, il s'agit plutôt d'un incitatif à l'achat pour la clientèle de mamies et de papis pleins de bonnes intentions qui vont demander aux libraires le dernier livre de Janette Bertrand, s'il vous plait !

Bien sûr, il s'agit d'une bibitte personnelle, puisque même cette photo n'a pas empêché Benjamin de beaucoup aimé cet album et de réclamer qu'on lui en fasse la lecture plusieurs soirs de suite. Il lui donne trois cœurs sur trois.

En outre, pour joli qu'il soit, cet album est du genre dispendieux. Perso, je ne le recommande pas, mais Benjamin, si. (Voyez-vous ça, cinq ans et déjà en opposition avec son papa !)

Cote 5 / 10
Cote Benjamin 3 / 3

Ti-Boutte
Janette Bertrand, texte
Caroline Merola, illustrations
Bagnole, 2010
44 pages
21,95 $

dimanche 12 septembre 2010

157. L'orignal qui avait la frousse - Nicholas Oldland

L'Orignal a peur de tout. Il regarde ses amis, Castor et Ours, s'amuser comme des fous et il a l'impression de manquer quelque chose.

Grâce à son ami Tortue il va devenir un peu plus téméraire, moins peureux, et se mettre à apprécier la vie dans toute sa plénitude.

Une toute petite histoire illustrée par l'auteur lui-même. Le dessin est splendide, laconique et rigolo à la fois, avec un petit air à la Jean-Paul Lemieux là où les personnages se perdent dans des décors trop grands pour eux.

Cet album est une célébration de la vie. C'est chouette comme tout, et touchant.

Benjamin a beaucoup aimé ce livre qu'il a choisi tout seul.

Cote 10 / 10

L'orignal qui avait la frousse
(Making the Moose Out of Life)
Nicolas Oldland
Scholastic, 2010
9,99 $
pour les 3 à 7 ans

mardi 26 janvier 2010

120. Le Cristal qui pousse - Steve Proulx


Grise-Vallée. Petite ville où il ne se passe jamais rien. Jusqu'au jour où un  étrange cristal est volé au Musée de la météorite.


Pourquoi ? Par qui ? Et surtout... comment Simon et Lili, quatorze ans, simples journalistes au journal scolaire Le Cratère, se sont-ils retrouvés au coeur de cette enquête ?  Un simple hasard ?

Ce roman-là, c'est du tout-bon qui donne le goût de retourner en enfance. L'histoire est pleine de vie et de bonhommie, rodée au quart de tour. Les personnages sont extraordinairement vivants, y compris les rôles secondaires.

J'ai lu ce premier tome de cette nouvelle série jeunesse le sourire aux lèvres, et même en riant à quelques reprises. Proulx fait montre d'une réelle maîtrise du récit. Il est imaginatif, sait créer des personnages attachants et les mettre en scène de manière délicieuse et son comique bon enfant est tout à fait naturel.

Réussite totale, à mon avis. Tellement que j'ai quasiment le goût d'acheter le deuxième tome de cette série à plein prix. (Le premier tome est offert à 2,99 $ - ce qui est une sacré aubaine, le second l'est à 12,99 $). Juste pour le plaisir de lire la suite des aventures de Lili et de Simon, et d'en parler. Mais on verra.

Chaudement recommandé. Trouvez-vous un ado d'une douzaine d'années et offrez-lui ce livre.

Cote jeunesse : 10 / 10
Clientèle cible : + 12 ans
Ferais-je lire ce roman à Benjamin s'il en avait l'âge ? Oh que oui.

Le Cratère 1
Le Cristal qui pousse
Steve Proulx
Trécarré, 2009
216 pages

vendredi 15 janvier 2010

117. Gabrielle en vacances au Mexique - Anne-Michèle Lévesque


À la fin de l'année scolaire, Gabrielle apprend que ses parents l'envoie passer les vacances chez une tante qui demeure au Mexique, car sa mère doit être hospitalisée. Convaincue que ses parents lui cachent des choses et que sa mère est gravement malade, Gabrielle est inquiète. 


Pendant son séjour au Mexique, son oncle lui raconte la légende du quetzal, un oiseau aux pouvoirs magiques. Gabrielle désire trouver cet oiseau dans l'espoir de guérir sa mère. Pour y arriver, elle se alnce dans une aventure qui lui reserve beaucoup de surprises.

Gabrielle, une jeune fille à l'imagination vive, a un problème d'affirmation face à Chloé, sa Némésis à l'école, et face à la vie en général. Aller au Mexique est une aventure à la fois tentante (ah, clouer le bec à Chloé !) et terrifiante (maman à l'hôpital pour accoucher ? ben voyons, on lui cache la véritable nature de la maladie de sa mère), d'autant plus que la tante qui l'accueille là-bas est acariâtre en diable et met des interdits sur tout, l'ordinateur, la piscine,le plaisir quoi. Heureusement elle fera la connaissance de Manuel, une jeune Mexicain de son âge qui lui fera connaître son pays.

Gabrielle est un beau petit personnage, volontaire et timorée, pensant blanc puis noir la minute d'après, comme une fillette de son âge. C'est bien rendu, tout comme la progression de l'action et l'aspect inévitablement touristique d'un voyage en pays étranger. Ce qui ne fonctionne pas avec ce roman, c'est la fin, extraordinairement abrupte, où sont  abandonnés personnages et situation pour un retour inopiné au Québec et une résolution globalement insatisfaisante pour ce lecteur-ci. C'est malheureux, parce que j'aimais bien.

Cote jeunesse : 6 / 10
Ferais-je lire ce livre à Benjamin s'il en avait l'âge ? Oui.

Gabrielle en vacances au Mexique
Anne-Michèle Lévesque
Z'ailées, 2007
67 pages

jeudi 10 décembre 2009

114. Météo surprise - Anne-Michèle Lévesque


À cause du froid polaire de la semaine de relâche, les projets de Jade et Mégane sont annulés. Pour s'amuser, elles décident de réclamer du temps plus chaud à MétéoMédia par courriel. Elles ne se doutent pas qu'elles vont ainsi déclencher plusieurs événements mystérieux. (4e de couverture)

Quoi demander de plus à un livre pour jeunes enfants que des personnages sympathiques dans une histoire pas ordinaire et bien ficelée ? Ce livre-là réussit bien sa mission. Il y a tout ça, plus un chien, de l'amitié, des événements bizarres : Pourquoi la température autour de la maison de Jade s'élève-t-elle alors qu'elle en a exprimé le souhait ? Qu'est-ce qui se cache sous ce mystère ? La réponse n'est pas banale et pourtant tout à fait adéquate. Un joli petit roman plein de sourires et de soleil. Recommandé par ce lecteur-ci.

Fait que je tiens à souligner, l'auteure écrit un français sans faute. C'est pas rien dans le monde actuel de l'édition au Québec où certaines maisons (les Z'ailées, entre autres) ne semblent pas connaître – ni utiliser – le plus courant des logiciels de correction de texte : Antidote.

Cote jeunesse 8 / 10
Ferais-je lire ce livre à Benjamin s'il en avait l'âge ? Oui.

Météo surprise
Anne-Michèle Lévesque
Z'ailées, 2008
87 pages

dimanche 2 août 2009

90. Gustave et le sosie du capitaine Planète - Philippe Girard

Gustave est passionné par les aventures du capitaine Planète. Justement, pour souligner la fin de l'année scolaire, toute sa classe ira voir le film Le sosie du capitaine Planète. Et, pour l'occasion, tous les élèves se déguiseront en un personnage de l'histoire.

Bien sûr, Gustave a choisi le capitaine Planète. Mais, voilà qu'Alexandre, son rival, veut lui aussi incerner ce héros... Pour Gustave, c'est impensable. Comment pourrait-il y avoir deux capitaines Planète ? (4e de couverture)

Gustave est un garçonnet d'à peu près sept ans, qui va à l'école et qui a un caractère un peu intempestif. Ainsi, quand il croit qu'Alexandre lui a chipé un devoir, il lui saute dessus et se bat avec ! La maîtresse doit intervenir.

Le roman alterne entre les aventures du capitaine Planète (Thonk a
un plan diabolique pour se débarrasser enfin du capitaine Auguste Vinicius Planète et conquérir la galaxie : l'emprisonner et le remplacer par un clone à sa solde) et celles de Gustave aux prises avec Alexandre qui veut se déguiser tout comme lui en capitaine Planète pour aller voir le film Le sosie du Capitaine Planète.

Ce petit roman est une réussite. la prose de Girard est fluide, les rebondissements nombreux et le découpage alterné fait merveille. Le thème du double est habilement exploité de toutes sortes de manière et les illustrations -- de style bd -- de l'auteur lui-même sont dans le ton.

Cote jeunesse 8,5 / 10

Gustave et le sosie du capitaine Planète
Philippe Girard
La courte échelle, 2004
93 pages, illustré

mardi 14 juillet 2009

87. Le petit Nicolas : Le ballon et autres histoires inédites - Goscinny et Sempé

Même quand on en est rendu à publier ce qui est le fond des tiroirs du Petit Nicolas, je n'ai aucun problème. La prose de Goscinny est sensationnelle et il n'y a au bout du compte très peu de boulettes dans cette oeuvre.

Le ballon et autres histoires inédites se signale par sa dizaine d'histoires seulement, ce qui en fait le recueil PN le plus léger de tous. Et aussi par les très beaux dessins pleine couleur de Sempé. La présentation est irréprochable, le contenu merveilleux. Quoi demander de plus ?

Ce lecteur-ci, qui adore le Petit Nicolas, en a eu pour son argent avec ce bien bel objet cartonné.

Cote 10 / 10

Le Petit Nicolas
Le ballon et autres histoires inédites
Goscinny - Sempé
IMAV, 2009
165 pages

dimanche 17 mai 2009

76. Les Allergiks 1 : Où est Agota ? - André Marois

Agota, la soeur de Vincent n'est pas rentrée ce soir. Tout le monde est inquiet. Aidé de ses amis et de sa mère, Vincent part à sa recherche.

On ne peut pas dire grand chose de cette intrigue puisqu'elle ne fait que débuter dans ce premier épisode de la série des Allergiks. J'ai déjà dit ce que je pensais de la collection Epizzod, je n'y reviendrai donc pas.

Les Allergiks sont une série plus prosaïquement policière (sur la base du premier livre à tout le moins). L'auteur a un sacré métier, ça parait. Tout est maîtrisé, la langue, les descriptions, les dialogues, l'établissement des liens entre les personnages. C'est pas génial, mais c'est sans bavure (à l'exception de deux ou trois expressions franchouillardes qui détonnent un peu dans la parlure québécoise, mais enfin...)

De la littérature jeunesse qui ne prend pas son lectorat pour des gnochons.

Deux petits points en finissant : 1. N'importe qui peut obtenir un livre gratuit d'une des séries de la collection Epizzod. il suffit de s'inscrire à cet endroit. 2. Le prix du livre passe de 7,95 $ à 4,95 $. Ce n'est pas moi qui va applaudir. Comme une série est construite sur 13 épisodes, voilà que le total atteint la rondelette somme de 65 $ pour un très, très court roman qui, dans des circonstances ordinaires, coûterait au plus 15-18 $. Une arnaque prohibitive et franchement dégueulasse. Chou à la Courte échelle !

ERRATA : On me signale que si tous les épisodes étaient réunis en un seul volume, ça ne ferait pas un « très court roman » comme je le prétends ci-haut. Ça donnerait plutôt un roman d'une assez bonne épaisseur, l'erreur est mienne.

Cote jeunesse 6,5 / 10
Ferais-je lire ce livre à Benjamin s'il en avait l'âge ? Oui.

Les Allergiks 1 : Où est Agota ?
André Marois
La courte échelle, 2008
37 pages

Une petite montée de lait pour clore ce commentaire. Epizzod. Epizzod. C'est beau vouloir faire moderne, langage malléable, cool, sms, texto, mais, sacrament, on vas-tu arrêter de nous prendre pour des cruches incultes pis écrire comme du monde ? (Ouf, ça fait du bien.)

mardi 5 mai 2009

72. Les Moufettes attaquent au crépuscule - François Bélisle

La maison des jeunes de Dorbourg, une ville de 20 000 habitants, ferme ses portes dans des circonstances plutôt louches. Daniel accepte mal la décision et décide, avec ses amis, de faire entendre haut et fort son mécontentement à la haute société de la municipalité. (Abrégé de la 4e de couverture.)

Les Moufettes attaquent au crépuscule est le premier d'une série de deux (pour l'instant, il semble y en avoir un 3e en lecture). Ayant déjà dit tout le bien que je pensais des Moufettes livrent de la pizza, je dois admettre que le premier tome n'est peut-être pas aussi limpide que le deuxième. En effet, la narration, un peu plus hachée et nettement plus elliptique (voire trop), demande une attention de tous les instants. Ce n'est pas une lecture facile et coulante, il faut y mettre un effort.

Le tome est aussi plus politique dans son propos, avec des jeux de coulisses et des crocs-en-jambes administratifs qui ne seront pas à la portée des lecteurs moins aguerris, et met en scène des adultes calculateurs et fourbes comme on les aime.

Encore une fois, l'auteur apporte un grand soin à la vérité psychologique de ses personnages, et offre un bon choix de narrateurs qui apportent tous et chacun quelque chose à l'édifice romanesque. Mais, au bout du compte, sans que ce soit un défaut, il reste que les Moufettes attaquent au crépuscule est un roman plus exigeant que celui qui le suit.

Cote jeunesse 6,5 / 10
Ferais-je lire ce livre à Benjamin s'il en avait l'âge ? Oui.

Les Moufettes attaquent au crépuscule
François Bélisle
Z'ailées, 2007
164 pages

70. Terreur au camp d'hiver - Zachary Icks

Pascal et ses amis se retrouvent au Camp de la terreur, un camp d'hiver dont la thématique est... la peur ! Pendant toute leur semaine de relâche, ils ne vivront que pour une émotion : la peur, sous toutes ses formes ! Activités basées sur les films d'horreur, bal costumé, chasse au trésor... la semaine sera palpitante... Sauf qu'avant de partir en relâche, madame Bergeron, une suppléante, a juré de se venger des mauvais coups de Pascal et ses amis... Et si l'horreur devenait réalité ? (4e de couverture)

Cet auteur se décrit comme un ermite, voilà de quoi le rendre sympathique dès le départ ! Mais trêve de billevesées, comme disait le Capitaine.

Wow ! Quel formidable roman et quel coup d'envoi pour cette surprenante nouvelle collection. Un roman d'action enlevé et sans merci, sans pause publicitaire, une redoutable machine qui roule à toute allure vers la finale. Les personnages sont bien typés, spécialement Pascal, le héros de cette aventure, et dans la personne de Mme Bergeron, Icks a créé un vrai beau monstre, plein de rage débordante. Les dialogues sont naturels.

J'ai lu ce roman à toute vitesse, entraîné par le mouvement. Cette histoire de vengeance disproportionnée est cousue de fil noir (le blanc ne s'impose pas), à la limite elle ne tient pas la route. Il y a trop d'incohérences et d'invraisemblances pour être même-un-peu crédible : comment Bergeron entre-t-elle chez Pascal, comment les X apparaissent-ils puis disparaissent-ils ? On imagine guère des moniteurs laissant des enfants retrouver seuls le chemin du camp en pleine forêt. Bon, ça ne tient pas la route quand on examine les péripéties de plus près, mais tout le plaisir vient de la promenade.

Cote jeunesse 9,5 / 10
Laisserais-je Benjamin lire ce livre s'il en avait l'âge ? Deux fois plutôt qu'une.

Terreur au camp d'hiver
Zachary Icks
Z'ailées, 2009
103 pages

jeudi 30 avril 2009

68. La malédiction du coffre - Amy Lachapelle

Katherine, un vrai garçon manqué, reçoit un cadeau qui lui déplait pour son 10e anniversaire : un coffre ancien rempli de trucs de fille comme du maquillage. Après qu'une bagarre éclate dans la rue entre son groupe d'amis et ses pires ennemis, Kath a un oeil bien amoché. Elle a recours au maquillage du coffre afin de camoufler les dégâts. C'est alors que son visage se transforme de façon épouvantable... Elle se rend vite compte que le fameux coffre n'a rien d'ordinaire; il est possédé... (Abrégé de la 4e de couverture.)

Cette Katherine est une fillette avec de la personnalité à revendre. Difficile de résister à son charme. C'est une fonceuse et elle anime le roman avec beaucoup d'entrain. L'anecdote de
La malédiction du coffre est simple à souhait. Katherine reçoit un coffret maléfique (adjectif supérieur à possédé qui ne s'applique pas à des objets, enfin pas dans ce sens-là), elle l'utilise et doit en subir les aléas. Elle se débarrasse sommairement du coffret... Il n'y a une seule anecdote, et aucune d'intrigue secondaire. C'est mince un peu, même pour un public beaucoup plus jeune.

Par contre, ce que le roman manque en aventures, il le gagne dans ce beau petit personnage qu'est Katherine. Ça promet, car la fin de La malédiction du coffre laisse présager une suite.

Un gros, gros bémol : il y a assez de fautes de français pour qu'elles ne passent pas inaperçues. Ce ne sont pas des coquilles, mais des impropriétés (par ex. percevoir pour soupçonner, entrevoir), des conjugaisons boiteuses (le verbe bouillir à l'indicatif, c'est bout pas bouille), etc. C'est malheureux parce que le livre a d'immenses qualités.

Cote jeunesse 5 / 10
Laisserais-je Benjamin lire ce livre s'il en avait l'âge ? Oui.

La malédiction du coffre
Amy Lachapelle
Z'ailées, 2009
100 pages

samedi 25 avril 2009

65. Les fantômes de Péka - Mathieu Fortin

Pierre-Karl, dit Péka, possède un double don, celui de voir des fantômes et de prédire la mort des gens qu'il connaît. Aidé du fantôme de son grand-père, il va tenter de déjouer la mort. Mais ce don exceptionnel ouvre aussi la porte à des individus aux intentions douteuses qui vont tenter d'utiliser Péka pour éveiller Shâ-Rhô, un esprit malveillant...

Au-delà du savoir-faire de Fortin, j'ai un curieux sentiment à propos de ce roman. En effet, dans la mesure où il s'agit du premier tome d'une série, alors là, c'est une réussite. L'auteur a tendu ses lignes à gauche et à droite, en en laissant sous-entendre plus qu'il n'en donne à comprendre. Le lecteur se prépare à des développements qui se produiront dans les prochains romans. Very goude. C'est l'effet « saga ».

Par contre, si Les fantômes de Péka sont un volume unique et sans suite, alors c'est un peu raté. L'arrière-plan occupe trop de place et les lignes tendues (relations avec le père, l'école, Mélodie et Jérôme les nouveaux voisins) forment des interférences nuisant à l'efficacité de l'histoire.

Le roman se lit bien, ça bouge en dépit d'une petite longueur au voyage de pêche. Il y a de l'action et les personnages sont bien typés. Mais ça demeure conventionnel, selon moi à cause des prochains tomes à venir.

Cote jeunesse 6,5 / 10
Ferais-je lire ce roman à Benjamin s'il en avait l'âge ? Oui.

Les fantômes de Péka

Mathieu Fortin
Z'ailées, 2009
109 pages

jeudi 23 avril 2009

63. Cris de sang - Jonathan Reynolds

Un matin, Ève ne vient pas à l'école. Son amie Myriam est très inquiète de cette absence. Lily dit que c'est le croque-mitaine qui est venu la chercher durant la nuit. Mais peut-on donner crédit à Lily, qui est bizarre, peut-être même folle ? Peut-on encore croire aux monstres qui se cachent sous les lits quand on a 9 ans ? C'est stupide, dit Guillaume...

Un tout petit roman de 6000 mots à peu près. Bien fait et bien écrit, à l'exception de deux ou trois formulations assez bizarres (« Elle avale le contenu de sa bouche...»). Reynolds a du métier, ça parait.

L'action est rapide et le format très court ne donne pas la chance à l'auteur de créer une atmosphère qui aurait été plus convaincante pour ce lecteur-ci. Mais c'est de l'ordre de la peccadille.

J'ai particulièrement aimé la fin, étonnante et audacieuse; pour une fois qu'un roman jeunesse ne célèbre pas l'amitié victorieuse ; c'est même le contraire. On ne peut que compatir avec le désarroi de Myriam, une fillette solitaire, qui va perdre ses deux seuls amis...

(Sympathique collection au demeurant, avec des couvertures hautes en couleur et extrêmement attrayantes. Malheureusement, certains libraires placent les livres jeunesse en classant les maisons d'édition par ordre alphabétique. Les éditions Z'ailées se retrouve donc au bas des rayons, dans une zone obscure qui ne les avantage pas.)

Cote jeunesse 7 / 10
Ferais-je lire ce roman à Benjamin s'il en avait l'âge ? Absolument.

Cris de sang
Jonathan Reynolds
Z'ailées, 2009
90 pages

samedi 11 avril 2009

59. Les Moufettes livrent de la pizza - François Belisle

Les Moufettes, Larry, Daniel, Philippe et Stéphanie, sont à exécuter leurs travaux communautaires à la suite du geste commis pour sauver La Hutte, la maison des jeunes de Dorbourg... Nos quatre Lascars se retrouvent alors bénévoles pour le bazar annuel de l'école primaire Cocon d'Or. Alors qu'elle veille aux préparatifs, Stéphanie fait une horrible découverte. Les Moufettes se transformeront alors en enquêteurs en herbe... (abrégé de la 4e de couverture)

Les moufettes livrent de la pizza
sont le deuxième tome de la série des Moufettes. C'est celui que j'ai acheté car mon libraire n'avait plus le premier en stock, ça m'apprendra à découvrir des auteurs en retard.

L'intrigue de ce petit roman est simple et se développe dans deux directions qui ne semblent pas reliés en apparence mais qui se rejoindront à la toute fin : alors que la police enquête sur une histoire de trafic de drogue, Stéphanie découvre une main humaine sectionnée dans un sac laissé pour la vente du bazar.

Si l'intrigue est simple, son traitement est assez étonnant en raison surtout de la multiplicité des points de vues ; ça, et la narration à plusieurs personnages du déroulement d'une même scène apportent une sophistication dont on est rarement témoin dans un roman jeunesse.

Finalement, je n'ai que du bien à dire de ce roman. Belisle apporte beaucoup de soin à la psychologie des personnages principaux. On y croit. Son écriture est maîtrisée, l'histoire est racontée avec vivacité et vraisemblance. Il y a du pathos, de l'amour, de l'humour avec les policiers Beauregart et Beauregard (qu'on peut appeler les Dupont et Dupond de Dorbourg), du suspense, mais tout ça est correctement dosé
et si l'amitié triomphe à la fin comme il se doit dans ce genre de littérature, l'auteur parvient à son but sans faire la morale. Un roman sans faux pas, sans fausse note. Yé.

En somme, un excellent roman que ce lecteur-ci recommande avec chaleur. En plus, à 9,95 $, c'est une aubaine.

Cote jeunesse 8 / 10

Ferais-je lire ce livre à Benjamin s'il en avait l'âge ? Et comment donc.

Les Moufettes livrent de la pizza
François Belisle
Éditions Z'ailées, 2008
165 pages

mercredi 25 mars 2009

53. Les derniers millénaires 2. Terram - Guillaume Lemée

Devenu le Sbire du Temps suite à un quiproquo meurtrier qui a rien de moins que détruit la Terre, le jeune Francis Craig 13 ans doit se préparer à affronter les Octopods qui veulent détruire l'ensemble des Bipèdes vivant dans toutes les transréalités. Gros projet pour les vilains, mais le Sbiiirre du Temps veille au grain.

(Il y a une connotation un peu ti-coune au mot « sbire », et pas seulement à cause du Capitaine Bonhomme, je ne sais pas si l'auteur est au courant...)

Ce qui frappe d'abord dans ce roman, c'est à quel point il ne se passe rien malgré les apparences. Oh il y a bien quelques scènes d'action, accompagnées de combats intenses et d'armadas manœuvrant dans l'espace. Mais autrement les personnages ont la manie de la parlotte. Les uns et les autres s'expliquent par le menu et le détail les tenants et aboutissants des enjeux militaires et politiques de la lutte entre les Octopods et les Bipèdes. On perd beaucoup de temps à se révéler des choses, plutôt qu'à les vivre.

Tout ceci serait relativement mineur si le vocabulaire de l'auteur n'était si pauvre et les concepts qu'il tente de faire comprendre aux lecteurs si nébuleux. Je mets au défi n'importe qui de lire le premier chapitre et de le résumer clairement en quelques lignes. Le discours de Lemée est parsemé d'idées proches de la sf mais apprêtées à la sauce nouvelle-âgeuse. Et les distinguos qu'il établit entre les différents paliers de la Réalité et de la Transréalité (ah oui, Lemée souffre aussi du syndrome de la Majuscule Révélatrice) relèvent plus d'un embrouillamini personnel que d'une véritable matière romanesque. Concepts nébuleux, théorie insensé et explication fumeuse.

Le lecteur va de confusion en maladresse dans ce très mauvais roman. Il n'y a que vers la fin que ça bouge enfin un peu, mais c'est pour mieux annoncer une suite (hélas !). Je n'ai pas lu le premier tome et je ne le lirai pas, comme je ne lirai pas ceux qui restent à venir. Parce qu'il y a des limites, franchement.

Cote jeunesse 0 / 10
Ferais-je lire ce roman à Benjamin s'il en avait l'âge ? Non.

Les derniers millénaires
2. Terram
Guillaume C. Lemée
La semaine, 2008
220 pages

dimanche 22 mars 2009

52. Ian Flibus 1. L'Île aux Treize Os - Alain Ruiz

Au Québec, les séries jeunesse pleuvent et, s'il s'en trouve de bonnes, il y en a aussi de moins bonnes pour dire les choses, hum, charitablement. Ian Flibus, l'écumeur des mers appartient à la seconde catégorie; ce qui ne devrait pas empêcher son succès, je crois, tout simplement parce que ce qui rend la série vraiment très quelconque risque de séduire nombre de fans amateurs d'anachronismes et de jeux de mots insipides.

Résumons l'intrigue. Rêvant de devenir pirate, le jeune Ian Flibus s'engage sur le brigantin Fleur de Lys où il devient le second du capitaine Kutter. À peine en mer, le navire entre en collision avec une épave et l'équipage doit subir l'assaut de forces surnaturelles malveillantes. Mais les hommes du Fleur de Lys sont pleins de ressource et, grâce aux deux savants qui les accompagnent, ils viendront à bout des embûches.

C'est long à lever l'ancre. Si tous les personnages se retrouvent sur le pont de la Fleur de Lys dès les premières pages, le vaisseau, quant à lui, ne quittera ses amarres que vers la moitié du livre. Pour des supposés bourlingueurs des mers, ces pirates-ci semblent plutôt sédentaires !

Il y a force calembours, rarement heureux, des anachronismes à la pelletée, un pavillon aux réparties « savoureuses », et des personnages en bois flotté (en carton-pâte ils ne résisteraient pas à l'eau de mer). C'est grotesque, clownesque, une véritable auberge espagnole de l'humour, avec le résultat final qu'à trop vouloir en faire l'auteur devient franchement pathétique.

C'est plutôt nul si on demande mon avis.
Ferais-je lire ce livre à Benjamin s'il avait l'âge ? Non.

Cote 2 / 10

Ian Flibus, l'écumeur des mers
1. L'île aux Treize Os
Alain Ruiz
Boomerang, 2008
301 pages

mercredi 18 mars 2009

50. Chroniques du jeune Houdini 1. Le magicien de rue - Denis Ramsay

Une autre série jeunesse québécoise il en pleut lancée comme c'est la mode maintenant : les quatre premiers titres sont disponibles simultanément dans un joli présentoir et le premier est offert à prix spécial. Idée que je trouve géniale, qui me permet de monter une bibliothèque jeunesse (pour Benjamin, éventuellement !) à prix modique.

La singularité de cette nouvelle série est d'être de nature « réaliste » (par opposition aux séries sf ou fantasy), relativement moderne (l'action se déroule à la fin du 19e siècle) et d'être absolument sans connexion avec le Québec. Ça change et j'aime.

De l'auteur je ne sais rien sinon que sa plume est diablement efficace et son style maîtrisé. L'histoire raconte les premières aventures du grand magicien Harry Houdini, alors qu'il avait 14 ans en 1888. Arrivé à New York pour ramener à la maison un ami de son père débarqué d'Europe, Harry sera pris contre son gré dans la tourmente de la grande ville, dans une guerre des gangs sans merci, et seule sa magie pourra le sauver, lui et ses deux amis.

La construction est simple, et le roman avance sans coup férir. C'est de la bien belle ouvrage. Il n'y a que vers la fin où ça se défait un tout petit peu, mais c'est mineur, et le public cible risque de ne pas remarquer les quelques écarts langagiers (mégaspectacle, par ex.) assez rares.

Évidemment, c'est aussi à la fin que le climat de violence atteint un paroxysme
et la petite aventure guillerette de Harry Houdini prend une tournure plus lourde et plus sociale. Ça rappelle le film de Scorsese « Gangs of New York », pour le climat et pour le lieu, en partie parce que l'action se déroule aux Five Points.

Ce premier tome profite d'un bon ancrage historique. Ça m'a donné le goût d'en savoir plus sur le personnage et sur l'époque; ce que j'ai fait grâce à wiki. Même l'intrigue secondaire sur les cornichons est intéressante
faut quand même le faire !

Un portrait réaliste d'une époque dure et violente. Very interesting !

Cote jeunesse 7 / 10



Chroniques du jeune Houdini
1. Le magicien de rue
Denis Ramsay
LER (Les éditeurs réunis), 2009
190 pages